DEVENIR ELEVE

PAR LES APPRENTISSAGES GEOMETRIQUES

AU CYCLE 1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jean-François Grelier

 

 

 

 

Je remercie Jean-Marc Darnatigues qui a accepté gracieusement de relire le manuscrit de cet ouvrage
Avant-propos

Devenir élève par les apprentissages géométriques : voilà un programme ambitieux, et sur lequel il convient de s’expliquer. C’est affirmer d’une part qu’on ne nait pas élève, et qu’on ne le devient que si l’école est capable d’organiser cet apprentissage. C’est affirmer d’autre part que la géométrie, comprise au sens large, peut jouer un rôle important dans cet apprentissage.

 

Devenir élève, c’est d’une part se socialiser et c’est d’autre part apprendre à apprendre, s’ouvrir aux instruments de pensée que l’humanité s’est forgés au fil des ans pour avoir prise sur le monde réel.

Se socialiser, c’est apprendre à se conformer à des règles. Mais pour que ces règles soient admises, il faut qu’elles aident manifestement à mieux apprendre. On vise par là cette classe coopérative où on apprend mieux parce que l’on coopère, et où on prend du plaisir à vivre ensemble parce que c’est comme cela que l’on apprend mieux.

Traditionnellement c’est aux mathématiques que l’on demande de construire ces instruments de pensée. « De la découverte du monde » des programmes de 1995, à « la construction de la pensée logique » des programmes 2002, les instructions officielles de l’école maternelle ont varié sur la forme, mais peu sur le fond, comme on le verra plus tard, dans l’analyse des programmes 2008.

Par contre l’offre éditoriale d’activités mathématiques, en particulier pour la petite section reste parcimonieuse. De nombreux ouvrages de mathématiques proposés au cycle 1 obéissent à une logique descendante, et on y retrouve des activités de cycle 2 qui sont été suffisamment appauvries pour qu’elles puissent être présentées à des élèves de cycle 1. Or, pour que des activités soient adaptées aux capacités, aux centres d’intérêts et aux manières d’apprendre des élèves de 3, 4 et 5 ans, il faut au contraire travailler avec une logique ascendante, partir de la réalité de l’élève de 3 ans, qu’il sorte de crèche ou pas, et lui proposer des activités qui vont l’aider à devenir élève. C’est d’abord avec cette préoccupation que les activités proposées on été pensées et testées. Pourquoi et comment, c’est ce qui va être expliqué plus tard.

 

Pratiquement cet ouvrage a été conçu dans le même esprit qu’ « Apprentissages géométriques au cycle 2 et 3 » édité par le CRDP Midi-Pyrénées et paru en 2004. Il s’agit d’aider au mieux les enseignants de maternelle à exercer leur métier, en leur proposant des activités réalistes et éprouvées,  pensées dans des progressions qui essaient de répondre à la fois aux données du développement de l’enfant et aux exigences des Instructions Officielles.

Les enseignants du primaire font un métier passionnant mais difficile. Ils doivent gérer leur classe au jour le jour de manière responsable. Assumer ce rôle est suffisamment exigeant, sans devoir inventer en plus leurs activités de classe. Il y a du matériel dans les armoires de maternelle. Cet ouvrage a voulu le « didactiser » pour qu’il ne soit pas utilisé qu’en « sensibilisation », comme une activité d’éveil, mais aussi avec l’objectif d’expliciter les concepts mathématiques sous-jacents.

Mais il n’existe pas de recettes que les enseignants pourraient appliquer sans préparation, et  peut-être encore plus en maternelle qu’en élémentaire. Pour mettre en place ces activités, les enseignants devront s’approprier les situations, et ce n’est pas rien.

Cet ouvrage a donc aussi voulu faciliter au maximum cette appropriation. Ainsi une attention particulière a été apportée aux conditions pratiques de mise en œuvre. Les activités ont donc aussi été pensées du point de vue de leur faisabilité. La gestion du matériel a été optimisée, en coût s’il faut l’acheter et en temps s’il faut le fabriquer. Et s’il a fallu proposer des progressions cohérentes, une large marge d’adaptabilité a été préservée, tant il est vrai que les classes de maternelle sont hétérogènes et évolutives.

 

C’est toujours avec un peu d’angoisse que l’on propose au public enseignant le résultat d’un long travail collectif. Enseigner, et encore plus concevoir des séquences d’enseignement, c’est faire de multiples choix. Et même si ces choix sont faits avec une forte culture commune, ils sont aussi subjectifs, et s’imposent parfois sans que l’on soit capable de les justifier en l’instant. Ce travail ne se justifiera et ne sera évalué que par la quantité d’enseignants qui s’en empareront, et le feront vivre en le transformant.

 

Enseigner est un métier passionnant et difficile, sans doute encore plus aujourd’hui. Ce livre est aussi un hommage à une profession décriée à laquelle je suis profondément attaché.

Jean-François Grelier

 

 

 

Introduction

Devenir élève, c’est :

Se socialiser

Un débat ancien a traversé l’École Maternelle : son but est-il de socialiser des enfants ou d’instruire des élèves ? Aujourd’hui on n’en est plus à vouloir hiérarchiser entre socialisation et apprentissage. Les enfants/élèves doivent se socialiser et apprendre. Se socialiser pour mieux apprendre, et apprendre pour mieux se socialiser.

C’est un enfant qui entre à l’école, et pour qu’il devienne élève, il doit faire une première expérience d’un monde organisé, ritualisé, à la fois rassurant et efficace. Rassurant parce qu’avec un déroulé immuable : d’abord ça, puis ça, et puis ça. Et efficace parce qu’on se sent grandir, qu’on identifie un comportement à adopter, et qu’on réussit à s’y conformer.

Le jeu a un rôle fondamental dans cet apprentissage. Il permet d’apprendre à gérer son rapport à l’autre, bien sûr, mais aussi de construire de premières compétences disciplinaires.

Apprendre à catégoriser

Pour devenir élève, l’enfant doit sortir de son indifférencié. L’enfant qui arrive en petite section de maternelle est confronté à une monde massif, indifférencié, qu’il ne comprend pas.  Il doit repérer des invariants, de l’étonnant qui se répète.  Pour cela, il a besoin de critères de caractérisation. Quand un critère est repéré, il peut commencer à trier, et à systématiser un tri en classement exhaustif. Par exemple il y a différentes sortes d’adultes qui se différencient par leur fonction sociale : les parents, les enseignants, et puis d’autres, les voisins, les commerçants. A partir de l’expérience d’adultes très particuliers que sont ses parents, l’enfant va élargir la catégorie à d’autres adultes qui sont pareils par bien des aspects, mais différents, et des parents, et entre eux par d’autres aspects. Identifier ces différences, catégoriser, est nécessaire pour pouvoir reconnaître.

Catégoriser c’est aussi adapter son comportement au moment et à l’endroit. On n’a pas le même comportement chez soi et à l’école. A l’école on n’a pas le même comportement en classe, pendant la récréation, au dortoir ou à la cantine. En classe on n‘a pas le même comportement à l’accueil, au coin regroupement ou en atelier.

Cette activité de catégorisation va être systématiquement travaillée dans cet ouvrage. Elle va l’être par le monde des objets, parce qu’ils sont là, manipulables et attractifs. Avec pour objectif d’aider l’élève à catégoriser aussi le monde des idées, ces instruments de pensée qui sont indispensables pour saisir le monde réel.

Devenir élève, c’est apprendre à identifier les disciplines, c’est comprendre qu’en mathématiques il y a les nombres et la géométrie, et qu’en géométrie existent le monde des solides et celui des objets plats.

L’école fait souvent comme si ces distinctions se construisaient naturellement, paresseusement, sans qu’on y prenne garde. Ce n’est pas le cas. C’est même sans doute une des principales raisons de l’échec scolaire précoce. Elles se font effectivement facilement pour certains élèves, généralement issus des milieux favorisés, et elles se font mal, tardivement, et avec des confusions pour d’autres élèves.

Savoir organiser cet apprentissage est un des enjeux de l’école maternelle, et le réussir un des arguments les plus forts pour justifier –s’il en était besoin- de son absolue nécessité.

Acquérir des compétences

Une fois qu’il a appris à apprendre, l’enfant devenu élève apprend « tout court ». Et c’est aussi parce qu’il apprend, qu’il comprend qu’il apprend, qu’il se sent grandir, et qu’il sait que c’est grâce à l’école qu’il devient élève.

Certes il n’apprend pas comme en primaire ; les domaines disciplinaires ne sont pas encore étanches, il y a sans cesse des interactions du transversal et du disciplinaire, mais l’élève apprend beaucoup.

Il construit le nombre, il construit de l’espace et du temps, il apprend à reconnaître des formes à trois et à deux dimensions. Et grâce à ces activités il apprend à parler puis à transférer des informations sur la feuille de papier.

Quels apprentissages au cycle 1 ?

 Apprendre à se passer de manipuler

Les mécanismes de construction des savoirs commencent à être mieux connus, et un consensus s’est réalisé en didactique de la géométrie pour admettre qu’il faut commencer à travailler avec des objets matériels pour permettre de passer dans un second temps à la conceptualisation. Cette manipulation préalable se joue dans des activités de reproduction et de description qui, bien que nécessaires, ne sont pas encore mathématiques. Et ce n’est que quand le problème a été posé et résolu matériellement que son transfert par la représentation sur la feuille de papier devient possible, et que l’activité mathématique proprement dite peut commencer. C’est ainsi que l’on a pu dire que « faire des mathématiques, c’est apprendre à se passer de manipuler ».

 Commencer par reproduire

Il y a toujours un décalage entre reproduction et représentation à l’intérieur d’une même séquence. Mais au cycle 1, ce décalage sera plus radical, puisque dans une première maternelle, les élèves ne sont pas capables de représenter, car il leur manquera les compétences de savoir et les compétences de savoir-faire nécessaires pour cette activité.

Pour prendre en compte la réalité de l’enfant qui sort de la crèche pour arriver en maternelle, il faut sans doute introduire une distinction chronologique entre la première maternelle où les élèves manipulent des objets, et une seconde maternelle où ils apprennent progressivement à coder ce travail sur la feuille de papier.

Donc dans un premier temps les élèves ne pourront que reproduire. Mais reproduire, ce n’est pas rien. Par la reproduction les élèves commenceront à faire passer une information d’un objet à un autre, et implicitement à faire correspondre à un objet certaines de ses propriétés. Ils reproduiront avec une progression de modalités qui feront varier le type d’objet à reproduire, le type du modèle et le mode de reproduction, et il y aura un saut qualitatif, disons vers le milieu de la moyenne section, où les élèves pourront commencer à représenter, et où s’ouvrira la possibilité de croiser des activités de reproduction et des activités de représentation. Ce passage à une seconde maternelle coïncidera avec la prise de conscience de la puissance de l’écrit, et du rôle de mémoire de la représentation.

La deuxième maternelle, ou le passage à la représentation

Ce passage à la représentation, qui se situe quelque part vers le milieu de la moyenne section est un saut cognitif majeur.

C’est d’abord la découverte de la conceptualisation. On peut lire dans les programmes 2008, page 14 : Les élèves établissent une relation entre les activités matérielles qu’ils réalisent et ce qu’ils en apprennent (on fait cela pour apprendre, pour mieux savoir faire). Cette relation se fera surtout dans l’effort de représenter.

Mais c’est aussi la découverte de l’écrit. Et pour ce faire, ce passage à l’écrit nécessite une première maîtrise des relations spatiales, celles qui permettent d’organiser les informations sur une feuille de papier.

On peut lire dans les programmes 2008, page 16 : Les activités dans lesquelles il faut passer du plan horizontal au plan vertical ou inversement, et conserver les positions relatives des objets ou des éléments représentés, font l’objet d’une attention particulière. Elles préparent à l’orientation dans l’espace graphique. Le repérage dans l’espace d’une page ou d’une feuille de papier, sur une ligne orientée se fait en lien avec la lecture et l’écriture. Et c’est pourquoi il faudra penser la construction des compétences spatiales en interaction avec la construction des autres compétences.

On peut lire également dans les programmes 2008, page 13 : Les enfants se familiarisent avec le principe de la correspondance entre l’oral et l’écrit ; à cet égard, la fréquentation d’imagiers, d’abécédaires qui isolent les mots et les présentent avec une illustration mérite d’être encouragée. Cela suppose que l’enfant a construit cette capacité à voir l’objet dans la représentation. C’est justement par ce passage à la représentation que l’élève peut la construire.

D’un point de vue plus étroitement géométrique, c’est également le moment où les élèves pourront apprendre à distinguer les objets à deux dimensions du plan des objets à trois dimensions de l’espace, après avoir travaillé indifféremment avec tous les objets géométriques. La différentiation se fera sur le critère de représentation. Les élèves pourront représenter les objets du plan, car il y a superposition entre l’objet et sa représentation, alors que les objets de l’espace sont impossibles à représenter au cycle 1, et même, sauf cas particulier, dans toute l’école primaire.

 

Première maternelle 

Deuxième maternelle 

Manipuler

Manipuler et conceptualiser

Reproduire

Reproduire et représenter

Parler

Parler et écrire

 

Textes officiels

Ce travail s’appuie sur les horaires et programmes d’enseignement de l’école primaire, BO du 19 juin 2008.

Que nous disent les textes officiels ?

 

Agir, pour prendre conscience de la consistance du monde

À l’école maternelle, l’enfant découvre le monde proche ; il apprend à prendre et à utiliser des repères spatiaux et temporels. Il apprend à adopter un autre point de vue que le sien propre et sa confrontation avec la pensée logique lui donne le goût du raisonnement.

Grâce aux diverses activités, les enfants acquièrent une image orientée de leur propre corps. Ils distinguent ce qui est : devant, derrière, au-dessus, au-dessous, puis à droite et à gauche, loin et près. Ils apprennent à suivre des parcours élaborés par l’enseignant ou proposés par eux ; ils verbalisent et représentent ces déplacements.

C’est en coupant, en modelant, en assemblant, en agissant sur les matériaux usuels comme le bois, la terre, le papier, le carton, l’eau, etc., que les enfants repèrent leurs caractéristiques simples.

Ils fabriquent des objets en utilisant des matériaux divers, choisissent des outils et des techniques adaptés au projet (couper, coller, plier, assembler, clouer, monter et démonter ...).

 

Manipuler, pour prendre conscience des caractéristiques des objets

En manipulant des objets variés, les enfants repèrent d’abord des propriétés simples (petit/grand ; lourd/léger). Progressivement, ils parviennent à distinguer plusieurs critères, à comparer et à classer selon la forme, la taille, la masse, la contenance.

 

Prendre conscience du résultat de ses actions

Ils établissent une relation entre les activités matérielles qu’ils réalisent et ce qu’ils en apprennent (on fait cela pour apprendre, pour mieux savoir faire).

 

Apprendre à représenter

Les enfants effectuent des itinéraires en fonction de consignes variées et en rendent compte (récits, représentations graphiques). Les activités dans lesquelles il faut passer du plan horizontal au plan vertical ou inversement, et conserver les positions relatives des objets ou des éléments représentés, font l’objet d’une attention particulière. Elles préparent à l’orientation dans l’espace graphique. Le repérage dans l’espace d’une page ou d’une feuille de papier, sur une ligne orientée se fait en lien avec la lecture et l’écriture.

Il devient capable de compter, de classer, d’ordonner et de décrire, grâce au langage et à des formes variées de représentation (dessins, schémas).

Le dessin et les compositions plastiques (fabrication d’objets) sont les moyens d’expression privilégiés. Les enfants expérimentent les divers instruments, supports et procédés du dessin. Ils découvrent, utilisent et réalisent des images et des objets de natures variées. Ils construisent des objets en utilisant peinture, papiers collés, collage en relief, assemblage, modelage...

Dans ce contexte, l’enseignant aide les enfants à exprimer ce qu’ils perçoivent, à évoquer leurs projets et leurs réalisations ; il les conduit à utiliser, pour ce faire, un vocabulaire adapté. Il les encourage à commencer une collection personnelle d’objets à valeur esthétique et affective.

Compétences exigibles en fin de cycle 

Parmi les compétences exigibles, voici celles qui seront traitées particulièrement dans cet ouvrage (imprimées en italique), certaines étant dépliées en sous-compétences (imprimées en caractères droits).

 

DEVENIR ÉLÈVE

- exécuter en autonomie des tâches simples et jouer son rôle dans des activités scolaires

- respecter les autres et respecter les règles de la vie commune

- écouter, aider, coopérer ; demander de l’aide

- s’organiser pour une activité, distribuer et ranger des objets 

- apprendre les règles d’un jeu collectif et s’y conformer

 

S’APPROPRIER LE LANGAGE

- comprendre un message et agir ou répondre de façon pertinente

- formuler, en se faisant comprendre, une description ou une question ;

- nommer avec exactitude un objet, une personne ou une action ressortissant à la vie quotidienne

 

DÉCOUVRIR L’ÉCRIT

- identifier les principales fonctions de l’écrit

- se repérer dans l’espace d’une page ;

- produire un énoncé oral dans une forme adaptée pour qu’il puisse être écrit par un adulte

 

DÉCOUVRIR LE MONDE

- adapter son geste aux contraintes matérielles (instruments, supports, matériels) ;

- comparer des quantités, résoudre des problèmes portant sur les quantités ;

- mémoriser la suite des nombres au moins jusqu’à 30 ;

- dénombrer une quantité en utilisant la suite orale des nombres connus ;

- reconnaître, nommer, décrire, comparer, ranger et classer des matières, des objets selon leurs qualités et leurs usages

- trier en séparant des objets d’un ensemble selon un critère

- classer tous les objets d’un ensemble selon un critère unique

- identifier un intrus et un élément absent

- reconnaitre tactilement des formes géométriques

- compléter un algorithme ou un tri non verbalisé

- dire ce qu’il apprend

- reconnaître des propriétés

- organiser une action

- tirer les conséquences de l’effet d’une action

 -identifier une règle

                -appliquer une règle

- utiliser le dessin comme moyen d’expression et de représentation ;

- approcher la représentation d’espaces par la photo

- passer d’une représentation dans un plan vertical à une représentation dans un plan horizontal et inversement

- dessiner un rond, un carré, un triangle

- se repérer et se déplacer dans l’espace

- se situer dans l’espace et situer les objets par rapport à soi

- comprendre et utiliser à bon escient le vocabulaire du repérage et des relations dans le temps et dans l’espace.

- situer des événements les uns par rapport aux autres

- décrire ou représenter un parcours simple

- utiliser des repères dans la journée, la semaine et l’année

 


Une nouvelle organisation

 

Les activités sont donc présentées en deux parties correspondants aux deux maternelles. Une première partie où les élèves ne savent pas encore représenter, et une deuxième partie où les élèves apprennent à représenter.

La première partie correspond à la petite section, voire à la toute petite section, et la deuxième partie à la grande section. Donc la moyenne section est à partager entre la première et la deuxième partie, ce qui est une difficulté pour les enseignants.

Ce choix a été pourtant fait. Et il a été pensé pour fournir les larges possibilités d’adaptation qui leur sont nécessaires. Les programmes de maternelle, pour les contenus comme pour les compétences à acquérir, ne peuvent avoir la consistance et la fermeture des programmes de l’école élémentaire. Il serait encore plus malvenu de proposer des progressions rigides, tant les classes sont hétérogènes et évolutives.

C’est pourquoi les séquences proposées dans chaque partie sont organisées dans de grandes situations, six situations pour la première maternelle, et sept situations pour la seconde maternelle. Et donc à chaque niveau, l’enseignant pourra choisir de travailler telle ou telle situation. Par exemple il pourra choisir de travailler trois situations de la première partie en petite section, trois situations de la première partie et deux de la seconde partie en moyenne section, et cinq de la seconde partie en grande section.

 


Tableau des activités

Tableau activités

Bou-

chons

 

Car-

tes

 

Mosaïques

 

Robot

 

Trian-

gles

 

Géo-

plan

 

For-

mes

 

Kapla

 

Poly-

gones

encastrables

 

Tri Classement

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Rangement

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Itinéraire

 

 

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Plan maquette

 

 

 

 

 

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PRODUIRE

Utilisation libre

 

 

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Encastrements

 

 

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Constitution répertoire

 

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Algorithme

 

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REPRODUIRE

Compléter

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En superposant

 

 

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à l’identique

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Sur canevas

 

 

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Sur fond neutre

 

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A partir de photos

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Sous la dictée

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Changer taille

 

 

 

 

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DECRIRE

Jeu de la marchande

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Jeu de portrait

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Vocabulaire

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Tableau Codage

 

 

 

 

 

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REPRESENTER

Avec gommettes

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Avec gabarit

 

 

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Avec pochoir

 

 

 

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A main levée

 

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Prolongement fichier

 

 

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Les situations

1 Les bouchons

Présentation de la situation

Les bouchons en plastique sont devenus des objets quotidiens. Ils ont différentes tailles et différentes couleurs. Les collectionner peut être un premier objectif tout à fait à la portée d’élèves de petite section. Voir la collection grandir et devenir énorme est une première expérience quantitative pour eux. Mais s’ouvre aussitôt la possibilité de l’organiser. Organiser une masse informe en quelque chose d’intelligible, différencier entre ses éléments, les trier et les classer, voilà l’expérience que cette situation va proposer aux élèves. Et c’est en cela qu’elle aidera les enfants à devenir des élèves, car elle les aidera à repérer des différentiations et à les saisir par des mots ; en un mot elle les aidera à apprendre à organiser le monde.

 

Domaine concerné

C’est ainsi que les premières activités de catégorisation vont être mises en place. Les élèves vont apprendre à faire des familles, avec divers critères qui seront autant de variables didactiques.

On se contentera d’abord de travailler avec un seul critère : pareil, pas pareil. Un bouchon étant sélectionné, il faudra trouver exactement le même bouchon, « le pareil », ou trouver un bouchon différent, « le pas pareil », puis continuer dans l’une ou l’autre des voies avec trois bouchons, cinq bouchons, et ainsi de suite.

Puis on apprendra à constituer des familles. D’abord par un tri, rassembler « tous les pareils », puis par une succession de tris de ce qui reste on fera une partition de l’ensemble de départ, ce que l’on appelle un classement.

Le premier critère est celui qui saute aux yeux, celui de la couleur. Il va permettre une première organisation. Mais ce n’est pas si simple, pour plusieurs raisons. D’abord les couleurs sont des concepts sociaux, où l’usage a créé des catégories parfois contradictoires. Ensuite les élèves ne pourront pas mémoriser les infinités de nuances de la palette, et il faudra faire des compromis,  par exemple pour le bleu dont il y a plusieurs nuances qu’on ne pourra pas exprimer en mots. Enfin des bouchons peuvent avoir la même couleur, et pourtant être manifestement différents. Pour ces bouchons, il faudra trouver un deuxième critère qui sera la taille. Mais il y a deux dimensions, le diamètre du disque de base et la hauteur. Pratiquement et sauf exception, les diamètres sont en trois tailles, et les hauteurs également. Si bien que dans les deux cas on peut discriminer les bouchons avec les trois adjectifs « petit, moyen et grand ».

On peut aussi trier les bouchons par leur fonction. La plupart des bouchons ne servent qu’à fermer, mais certains servent aussi à verser, comme les bouchons de liquide vaisselle, ou même de dentifrice.

Il ne faut pas laisser le hasard décider de la nature de la collection de base. Il faudra adapter la quantité et la nature des bouchons sur lesquels les élèves travaillent aux activités et à leurs progrès. 

Matériel

D’abord les bouchons que l’on fait collectionner aux élèves et que l’on amasse  dans un très grand récipient bien en vue. Puis différentes sortes de récipients adaptés aux contraintes des différentes activités. Des caisses ouvertes et des caisses fermées, des sacs en toile que l’on peut fermer avec un cordon, des corbeilles ou des barquettes ouvertes pouvant contenir une vingtaine de bouchons, des boites en carton dans le style des boites à chaussures ou boites de corn-flakes pour des collections particulières.

Puis des bandes numériques partielles de 3 , 5, 8 et 12 cases  qui serviront à constituer des collections de cardinal donné sur des critères évolutifs.

Compétences en jeu

- nommer avec exactitude un objet ressortissant à la vie quotidienne ;

- reconnaître, nommer, décrire, comparer, ranger et classer des matières, des objets selon leurs qualités et leurs usages ;

- formuler, en se faisant comprendre, une description ou une question ;

- identifier les principales fonctions de l’écrit

- se repérer dans l’espace d’une page ;

- réaliser une composition en plan selon un désir exprimé

- comparer des quantités, résoudre des problèmes portant sur les quantités ;

- dénombrer une quantité en utilisant la suite orale des nombres connus ;

- construire des collections

- coopérer et s’opposer individuellement ou collectivement ; accepter les contraintes collectives

- apprendre les règles d’un jeu collectif et s’y conformer

- reconnaître ou poursuivre un rythme ;  

 

Ainsi que des sous-compétences :

- trier en séparant des objets d’un ensemble selon un critère

- classer tous les objets d’un ensemble selon un critère unique

- identifier un intrus et un élément absent

- compléter un algorithme ou un tri non verbalisé

 

Progression

Première maternelle

 

1 Découverte

2 A chacun son bouchon

3 Apparier

4 Trier une couleur

5 Classer tous les bouchons en une famille

6 Réalisations de collections : éliminer un intrus

7 Produire une collection d’un nombre déterminé de bouchons

8 Tous égaux tous différents

9 Ce bleu exactement

10 Reproduire une collection témoin

11 Jeu du portrait

12 Reproduire une carte de bouchon sur photo

13  Les animaux de la ferme : à chaque animal sa mangeoire

14 Reproduire une carte de bouchon par une commande orale

15 Reproduire une carte de bouchon par une commande écrite

16 Classer une collection : l’arc en ciel

17 Prolonger un algorithme de bouchon,  puis en inventer un autre

 

Documents

Bandes numériques

Cartes de bouchons

2 Kapla

Présentation de la situation

Ce matériel est radicalement simple, puisqu’il ne se compose que d’un seul élément, une petite planchette en forme de pavé, et c’est ce qui en fait son succès. Sa simplicité explique sans doute son appropriation rapide par de tout petits élèves : ils se lancent naturellement sans avoir à se poser une seule question …

La première compétence que ce matériel travaille est l’habileté manuelle. Et il est efficace de ce point de vue, parce que les élèves se qualifient rapidement, et peuvent constater leurs progrès.

Domaine travaillé par la situation

Cette situation va permettre de travailler un premier passage à la représentation, et qui plus est sur des objets de l’espace, et ceci dès la petite section. C’est évidemment très tôt, mais possible, car on va se placer dans des conditions extrêmement favorables. Les buchettes sont toutes identiques, et on va travailler sur les montages les plus simples, à deux, trois ou quatre éléments. Ces montages vont donner lieu à trois types de représentations : des photos, des représentations à main levée et des collages de bandelettes de la taille des faces des buchettes.

- Les photos, seront prises de face, et seront restituées grandeur nature.

- Les représentations à main levée seront les premières expériences d’entrée dans l’écrit que vivront les élèves. Elles seront bien sûr balbutiantes, mais pourront s’améliorer, et prendront du sens dès le début.

- Les collages de bandelettes demanderont plus d’expertise, et ne pourront pas être réalisées par tous les élèves. Par contre une fois réalisées, elles seront lisibles par tous.

Matériel

Kapla est une marque commerciale. C’est un matériel de bonne qualité, mais cher ! On peut désormais trouver un matériel très ressemblant dans des sous-marques à des prix nettement inférieurs.

Compétences en jeu

- réaliser une composition en plan ou en volume selon un désir exprimé ;

- utiliser le dessin comme moyen d’expression et de représentation ;

- adapter son geste aux contraintes matérielles (instruments, supports, matériels) ;

- formuler, en se faisant comprendre, une description ou une question

- comprendre un message et agir ou répondre de façon pertinente ;

- reconnaître, nommer, décrire, comparer, ranger et classer des objets selon leurs qualités et leurs usages

- exécuter en autonomie des tâches simples et jouer son rôle dans des activités scolaires

- approcher la représentation d’espaces par la photo

Progression

Première maternelle

 

1 Découverte

2 Pyramides

3 Production d’un répertoire

4 Faire correspondre les photos aux montages

5 Jeu de portrait

6 Représentation de montages

7 Représentation avec gommettes

8 Reproduction sur photos

9 Reproduction à partir d’une représentation

 

Documents :

Montages, photos, représentations et collages correspondants

3 Formes géométriques

Présentation de la situation

Il s’agit de découvrir les formes et d’organiser des activités autour du très nombreux matériel de géométrie qu’on peut trouver dans les écoles. Là aussi l’essentiel du travail sera un travail de catégorisation. Les élèves apprendront à distinguer les solides des objets plats, et à partager ces deux catégories de formes en un certain nombre de familles.

Domaine travaillé par la situation

L’organisation de l’enseignement de la géométrie suppose qu’il y ait, quasiment à l’origine, deux domaines distincts, celui de la géométrie dans l’espace, la géométrie des solides, et celui de la géométrie plane. Or différencier les objets plans et les solides n’est pas si simple, et exige qu’on identifie les obstacles d’apprentissage et qu’on propose une méthodologie de travail. Cette différenciation est loin d’être acquise au cycle 3, et une confusion très présente chez les élèves est que les solides « sont les objets réels » et les objets plats « ce qu’on dessine sur la feuille », c’est-à-dire les représentations de ces mêmes solides.

On comprend bien pourquoi : il y a une grande difficulté à représenter les solides d’une part, et d’autre part on fait très peu manipuler les objets plats. Si bien que les solides connus et travaillés sont matériels, et les objets plats connus et travaillés sont des traçages sans existence matérielle.

Alors qu’il y a quatre instances, les solides et leurs représentations d’une part, les objets plats et leurs représentations d’autre part, on n’en travaille réellement que deux. Il est donc proposé ici de retrouver un équilibre entre ces quatre instances, en travaillant sur des représentations de solides, et en manipulant des objets matériels plats.

Ensuite il sera proposé de faire différencier aux élèves les solides et les objets plats, les formes à trois et les formes à deux dimensions. Pour cela un travail indifférencié sur les formes géométriques matérielles à deux et trois dimensions sera proposé pour la première maternelle, puis les élèves apprendront à trier solides et objets plats par la découverte d’un critère simple et efficace : à la différence des solides, les objets plats se superposent avec leur représentation.

Le vocabulaire à utiliser présente une difficulté : comment appeler les objets à trois dimensions ? Il faut employer le terme proposé par les programmes qui est « solide ». Mais solide a d’abord le sens de « qui ne se casse pas », le contraire de « fragile ». Puis en SVT c’est le contraire de « liquide », une première catégorisation des matières.

Enfin il n’existe pas d’antonyme de « solide » pour les objets plats, pour les formes du plan.

Matériel

Divers objets géométriques rassemblés dans une grande caisse :

- des objets usuels à deux et à trois dimensions : des balles, des ballons, des billes, des boîtes, des tuyaux, des CD, des roues, des cartes téléphone ou de crédit, des enveloppes, des cartes postales, etc.

- des objets pédagogiques : des solides pédagogiques en bois brut ou en plastique , les formes planes en plastiques, des équerres, des double-décimètres, des rapporteurs à 360°, un globe terrestre

- des jeux de formes : jeux de construction, légo, mosaïques, kapla, etc.

Compétences en jeu

- exécuter en autonomie des tâches simples et jouer son rôle dans des activités scolaires

- comprendre un message et agir ou répondre de façon pertinente

- formuler, en se faisant comprendre, une description ou une question

- nommer avec exactitude un objet ressortissant à la vie quotidienne

- reconnaître, nommer, décrire, comparer, ranger et classer des matières, des objets selon leurs qualités et leurs usages

- réaliser une composition en plan ou en volume selon un désir exprimé

- reconnaître des solides tactilement

- se repérer et se déplacer dans l’espace

- dessiner un rond, un carré, un triangle

 

Ainsi que des sous-compétences :

- reconnaitre tactilement des formes géométriques

- trier en séparant des objets d’un ensemble selon un critère

- classer tous les objets d’un ensemble selon un critère unique

- approcher la représentation d’espaces par la photo

- identifier un intrus et un élément absent

- compléter une collection

- trier en séparant des objets d’un ensemble selon un critère

- classer tous les objets d’un ensemble selon un critère unique

 

Progression

Première maternelle

 

1 Découverte jeu de construction

2 La tour (roule, roule pas)

3 Concours de maisons

4 Choisir une boule (tant qu’il y en a)

5 Choisir un autre solide (pavé ou cylindre)

6 Reproduire une collection de trois solides

7 Choisir un solide dans un sac

 

Seconde maternelle

 

1 Reproduire les pavés

2 Reproduire les formes arrondies

3 Différencier solides et objets plats

4 Séparer solides et objets plats dans toutes les collections

5 Choisir un carré

6 Trier une forme plate (rond, rectangle, triangle)

7 Choisir une forme dans un sac

8 Reproduire une collection de quatre formes plates

9 Jeu de construction en libre accès

10 Produire des montages avec un jeu de construction

11 Reproduire un montage sur photo

12 Classer les solides en catégories (boule, pavé, cylindre, cône, autres)

13 Reproduire une collection de quatre solides à prendre dans un sac fermé

14 Compléter sa collection en trouvant l’élément manquant

15 Commander une forme sur fiche (compléter sa collection)

16 Reproduire une collection de solides sur fiche avec déplacement

 

Documents

La tour

Des maisons

Bons de commande

4 Les mosaïques

Présentation de la situation

Ce matériel pratique et agréable permet de construire rapidement des pavages gratifiants et accroche immédiatement les élèves. Ce sont six polygones à côtés égaux, ce qui en facilite grandement l’agencement pour faire  des pavages, et plus simplement des frises et des rosaces. Chaque forme n’existe qu’en une couleur, ce qui permet de les utiliser dés l’entrée au cycle I, sans nécessiter de compétence géométrique, car la couleur définit la forme.

Domaine travaillé par la situation

La découverte du matériel se fera progressivement, au rythme des élèves. Le maître veillera seulement à repérer les productions spontanées qui feront sens pour les élèves. C’est ainsi qu’un « magasin de formes » se constituera. Et c’est ce réservoir de formes qui servira à son tour à mettre en place les activités de reproduction. Le maître complétera ces productions des élèves par des montages plus géométriques : des frises, des pavages et des rosaces. Les frises se construisent selon un motif répétitif de deux ou trois éléments quelconques. Il est d’ailleurs possible de rechercher l’effet produit par tous les couples d’éléments, et de les comparer. Les pavages sont des frises « à deux dimensions », où la construction se fait dans les deux sens, haut/bas et gauche/droite. Enfin les rosaces sont induites très naturellement par le matériel, parce qu’il est constitué des polygones réguliers les plus simples. Elles produisent un effet décoratif immédiat qui séduit à juste titre les élèves.

Tous ces objets se prêtent facilement  aux différentes activités de reproduction. Et les différentes modalités de reproduction permettront de travailler implicitement les concepts qui seront explicités dans le passage à la représentation sur papier.

La simplicité du matériel, sa bonne maniabilité en font un matériel bien adapté « à la première maternelle », où on reproduit avant d’être capable de représenter.

Matériel

Il s’agit de séries de 6 polygones en bois ou en plastique selon les commercialisations ( constructibles avec des allumettes, c’est-à-dire avec des côtés égaux) : un triangle équilatéral vert, un carré orange, un losange bleu avec des angles de 60° et de 120°, un losange beige avec des angles de 30° et de 150°, un trapèze isocèle rouge et un hexagone jaune. On les trouve sous le nom de « mosaïques », de « blocs géométriques », ou « d’attrimaths ».

 

Compétences en jeu

- s’organiser pour une activité, distribuer et ranger des objets ;

- comprendre un message et agir ou répondre de façon pertinente ;

- nommer avec exactitude un objet, une personne ou une action ressortissant à la vie quotidienne ;

- formuler, en se faisant comprendre, une description ou une question ;

- reconnaître, nommer, décrire, comparer, ranger et classer des matières, des objets selon leurs qualités et leurs usages ;

- dessiner un rond, un carré, un triangle ;

- comparer des quantités, résoudre des problèmes portant sur les quantités ;

- adapter son geste aux contraintes matérielles (instruments, supports, matériels) ;

- utiliser le dessin comme moyen d’expression et de représentation ;

- réaliser une composition en plan selon un désir exprimé ;

- reconnaître ou poursuivre un rythme ;  identifier les erreurs dans un rythme

Ainsi que des sous-compétences :

- approcher la représentation d’espaces par la photo

- reconnaitre tactilement des formes géométriques

- reconnaître des propriétés

Progression

Première maternelle

 

1 Découverte

2 Production d’un musée de formes

3 Compléter  un encastrement

4 Jeu de la marchande de couleur

5 Reproduire  un montage à partir d’une photo

6 Faire des chemins

7 Reproduire un agencement sur un croquis

8 Reproduire un agencement à côté de la photo

 

Seconde maternelle

 

1 Reproduire un montage à partir d’une photo verticale de taille réduite

2 Faire des chemins : inventer un algorithme en mosaïque

3 Production des formes de mosaïques par collage d’allumettes

4 Compléter les productions par symétrie 

5 Décomposer une figure complexe en éléments simples

6 Reproduction d’un montage par collage d’allumettes

 

Documents :

Les éléments (CF Apprentissages géométriques)

Des frises

Le musée des formes

 

5 Les triangles

Présentation de la situation

Un carré peut se plier bord à bord de deux façons, par les diagonales ou par les médianes Par une diagonale, il donne deux triangles rectangles isocèles, et par une médiane, il donne deux rectangles. Ces trois formes : le carré et ses deux moitiés, le triangle rectangle isocèle et le rectangle entretiennent des relations très riches que l’on va exploiter dans l’apprentissage.

Le triangle rectangle isocèle a d’autre part une propriété fructueuse, il est isomorphe à sa moitié. On obtient ainsi un procédé de construction très simple d’une série de triangles rectangles isocèles de taille décroissante. On partage un carré par sa diagonale, et on obtient ainsi deux triangles rectangles isocèles. Et là se met en place un algorithme. On garde un des deux triangles, et on partage l’autre en deux, et on recommence tant que c’est possible. Et on peut aussi créer des séries correspondantes de carrés et de rectangles.

Matériel

D’un point de vue pratique, on a intérêt à travailler avec deux types d’objets : les formes découpées dans des matériaux solides, alvéolaire, plastique, carton plume  ou PVC expansé, et les mêmes découpées dans du papier de couleur. Pour les formes en dur, on part d’un carré de 20 cm de côté qu’on partage en deux, et on obtient des triangles rectangles isocèles d’aires moitié, et de côté 14,1 cm, puis 10 cm, puis 7 cm, puis 5 cm. C’est l’alvéolaire qui se révèle le matériau le mieux adapté. On peut en acheter à bon marché chez des imprimeurs, il sert à réaliser des publicités provisoires de chantier. Il est solide, et se découpe facilement au cutter ou au massicot. On a intérêt à colorer un des côtés, de manière à avoir des triangles bicolores, blanc d’un côté et coloré de l’autre. Pour les colorer, le plus simple est de les peindre avec de la peinture en bombe. Il est utile de produire ainsi trois séries de triangles bicolores : blanc d’un côté, et  bleu, rouge ou vert de l’autre.

Pour les formes papier pour des raisons pratiques, on utilise du format A4, et on part cette fois d’un carré de côté 21 cm.

Présentation des activités

Il y a deux sortes d’activités :

- des activités de reproduction avec les triangles plastiques pour la première maternelle

- une articulation des activités de reproduction avec les triangles plastiques et de représentation avec leurs répliques en papier pour la seconde maternelle.

 Avec les formes découpées dans des matériaux solides se mettent en place les activités de reproduction, dans de multiples modalités, ce qui permet de les adapter au niveau des élèves de la « première maternelle » : reproduire un agencement par superposition (la validation est alors simultanée à l’action), reproduire un agencement sur un croquis adjacent au modèle, reproduire un agencement dans un espace fermé adjacent au modèle, reproduire un agencement sur croquis délimitant les formes, le modèle étant une photo placée verticalement, reproduire un agencement sur un espace délimité, le modèle étant une photo placée verticalement , et enfin reproduire un agencement sur croquis du modèle.

Comme souvent pour un outil, on commence à l’utiliser dans une situation fonctionnelle, et quand on en maîtrise le fonctionnement on essaie d’en comprendre le mode de construction, puis de le produire. Les  élèves découvriront ainsi le procédé de fabrication des triangles rectangles isocèles, et s’organisera alors l’apprentissage du pliage-découpage et le passage à la représentation pour « la seconde maternelle ».

A partir de ce moment, les activités de reproduction et de représentation pourront être croisées, ce qui multiplie les possibilités.

Les formes seront découpées dans du papier par les élèves, et pourront être utilisées comme des vignettes pour garder la mémoire d’un agencement réalisé avec les formes plastiques. Elles seront ainsi une première transition vers la représentation. Une seconde représentation s’obtient par traçage autour des triangles matériels, une troisième étant la représentation à main levée.

On peut travailler sur trois types d’agencements de triangles : des objets figuratifs, des frises et des pavages. On ne pourra pas imposer aux élèves des objets figuratifs. Il faudra au contraire repérer les objets qu’ils produiront spontanément dans la phase de découverte, et les introduire au fur et à mesure dans la culture de la classe. On pourra être plus normatif pour les frises et les pavages, mais bien sûr au rythme des élèves.

Deux objets figuratifs seront particulièrement travaillés : le sapin pour travailler implicitement le rangement du plus petit au plus grand, et le papillon pour travailler implicitement la symétrie.

Compétences en jeu

- s’organiser pour une activité, distribuer et ranger des objets ;

- comprendre un message et agir ou répondre de façon pertinente ;

- nommer avec exactitude un objet, une personne ou une action ressortissant à la vie quotidienne ;

- formuler, en se faisant comprendre, une description ou une question ;

- reconnaître, nommer, décrire, comparer, ranger et classer des matières, des objets selon leurs qualités et leurs usages ;

- se repérer dans l’espace d’une page ;

- comprendre et utiliser à bon escient le vocabulaire du repérage et des relations dans le temps et dans l’espace.

- adapter son geste aux contraintes matérielles (instruments, supports, matériels) ;

- utiliser le dessin comme moyen d’expression et de représentation ;

- réaliser une composition en plan ou en volume selon un désir exprimé ;

- réaliser  des collections selon un critère ;

- reconnaître ou poursuivre un rythme ;  identifier les erreurs dans un rythme.

Ainsi que des sous-compétences :

- approcher la représentation d’espaces par la photo

- passer d’une représentation dans un plan vertical à une représentation dans un plan horizontal et inversement

- organiser une action

- classer tous les objets d’un ensemble selon un critère unique

- compléter un algorithme ou un tri non verbalisé

- reconnaître des propriétés

Progression

Première maternelle

 

1 Appropriation libre

2  Le sapin

3  Constitution d’un répertoire d’objets figuratifs

4  Module reproduction

A Reproduire un agencement par superposition uniforme (dans ce cas, il n’y a qu’une couleur par taille)

B Reproduire un agencement sur un schéma par superposition (la validation est simultanée à l’action)

C Reproduire un agencement sur un croquis adjacent au modèle

D reproduire un agencement dans un espace fermé adjacent au modèle

E Reproduire un agencement sur croquis délimitant les formes, le modèle étant une photo placée verticalement

F Reproduire un agencement sur un espace délimité, le modèle étant une photo placée verticalement

G Jeu oral de la marchande

H Reproduire un agencement sur croquis du modèle

5  Faire des chemins

6  Faire le carrelage de la salle de bain

7  Soigner  les papillons

 

 

Seconde maternelle

 

1 Module découverte du pliage-découpage

A Guirlande de fanions de triangles pliés le long d’un fil 

B Découpage, puis reconstruction des deux carrés en alternant les couleurs

C Produire des carrés avec les formes plastiques 

D Algorithme de pliage-découpage

E Classement des formes dans boîtes à casier

F Représentation d’agencement de triangles en plastique par le collage de gommettes en papier

 

2 Module reproduction / représentation

A Reproduire un agencement

B Constitution d’un répertoire d’objets figuratifs

C Représenter  un agencement par collage de gommettes, le modèle étant une photo

D Jeu oral de la marchande

E Représenter un agencement par traçage sur gabarit puis coloriage

F Représenter un agencement pour le faire reproduire

 

 

3 Fabriquer un papillon bicolore

4 Finir un carré après avoir tiré au sort deux triangles

5 Soigner le papillon

6 Algorithme chemins et couronnes des rois et bandeau de Noël

7  Agrandir un modèle

8  Production d’un jeu des 7 familles

9 Fabriquer un mobile

 

 

Documents


a) des objets figuratifs

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


    Cabane                                   Etoile                                                Bateau                                               Sapin

        

 

 

 

 

 

 

 

 

          Oiseau en vol                                                Papillon                                                        Poisson

 

 

 

 

 

 

 

 

             Poulet                                                                         Souris                                                                    Théière                                                                  

 

 


                                                                                                       

 

 

 

 

 


                                                           Un autre  bateau                                                  La montagne

 


 

b)  des frises

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 


c) des pavages